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Voici comment la révolution robotique modifiera les emplois et les entreprises au Canada

En 2017, je suis rentré au Canada après un séjour en Suède, où j’ai passé un an à travailler sur l’automatisation dans les mines. Peu après mon retour, le New York Times a publié un article intitulé « The Robots Are Coming, and Sweden Is Fine », sur la manière dont la Suède a intégré l’automatisation tout en limitant les coûts humains.

Si les Suédois semblent optimistes quant à leur avenir en compagnie des robots, d’autres sont plus pessimistes. Une étude abondamment citée estime que 47 % des emplois risquent d’être remplacés par des robots et l’intelligence artificielle aux États-Unis. Que cela nous plaise ou non, l’ère du robot est déjà commencée. Reste à savoir si l’économie canadienne va fleurir ou s’effondrer dans un monde où les robots prennent en charge les tâches que nous ne voulons pas faire nous-mêmes. La réponse pourrait vous surprendre.

Les robots sont partout

Les robots modernes sont le moyen par lequel l’intelligence artificielle (IA) interagit physiquement avec nous et le monde qui nous entoure. Si certains ressemblent à des humains, ce n’est pas le cas pour la plupart d’entre eux qui sont plutôt conçus pour effectuer de manière autonome des tâches complexes.

Les robots ont connu une croissance rapide au cours des dernières décennies. Si, au départ, il s’agissait surtout d’appareils créés pour des applications industrielles précises, ils ont désormais envahi le domaine des articles ménagers. On peut acheter un robot pour passer l’aspirateur, tondre la pelouse et assurer la surveillance de la maison. Les enfants jouent avec des robots éducatifs à l’école, où ils apprennent à programmer et à construire des robots, ce qui peut les mener à des concours internationaux de robotique. Des robots font également leur apparition dans les hôpitaux. Ils nous aident dans la lutte contre la Covid-19 et accomplissent d’autres tâches relatives aux soins de santé de manière plus sûre et efficace qu’on ne le ferait.

Les médias regorgent d’histoires sur les dernières avancées techniques, ainsi que de rumeurs et de spéculations sur les innovations secrètes des grandes entreprises internationales, comme Waymo, Tesla, Apple, Volvo et GM. La NASA, quant à elle, vient de faire atterrir sur Mars le rover Perseverance, avec un hélicoptère autonome appelé Ingenuityfixé à son ventre. Oh, et il y a aussi les robots danseurs, bien entendu.

Les robots dans les coulisses

Je travaille dans la robotique et la technologie des véhicules autonomes pour les mines depuis la fin des années 1990. Cette industrie vit de profonds changements, avec des machines entièrement autonomes qui remplacent progressivement les travailleurs dans des conditions obscures, sales et dangereuses.

Cette révolution robotique se produit également dans les coulisses d’autres industries. Les robots remplissent les commandes d’Amazon, fabriquent des objets dans des usines, plantent et cueillent dans les champs et les vergers, aident sur les chantiers de construction, et ainsi de suite. Les robots construisent même d’autres robots. Alors, risquons-nous de manquer d’emplois pour les humains ?

Des robots au Canada

Nombreux sont ceux qui brossent un tableau sombre de l’avenir, où les robots et l’IA font disparaître tous les « bons emplois ». Bien que je reconnaisse l’importance d’être conscients d’éventuelles inégalités et d’effets indésirables que pourraient engendrer les nouvelles technologies, je soutiens que les Canadiens ont la capacité de les éviter.

Mais pour cela, mes collègues et moi considérons que notre pays a besoin d’élaborer une « stratégie en matière de robotique ». En 2017, le Canada a lancé la première stratégie nationale en intelligence artificielle au monde. Appelé « Stratégie pancanadienne en matière d’IA » et doté d’un budget de 125 millions de dollars, ce programme vise à renforcer le leadership du Canada dans le domaine de l’IA en finançant des instituts, des universités et des hôpitaux pour atteindre des objectifs précis.

Dans sa liste de 2020 des emplois de l’avenir, le Forum économique mondial a classé les ingénieurs en robotique en 10eposition, non loin des spécialistes de l’IA et de l’apprentissage machine. Au Canada, je vois un énorme potentiel pour notre industrie robotique, grâce à des entreprises telles que Clearpath Robotics, OTTO Motors, Kinova,Robotiqet Titan Medical, leaders mondiaux dans la conception et la fabrication de robots destinés à des usages qui s’étendent de la manutention à la chirurgie.

Le Canada pourrait également considérer l’utilisation accrue de robots dans des secteurs importants sur le plan économique, notamment l’exploitation minière, l’agriculture, la production industrielle et le transport. Pourtant, le Canada est peut-être le seul pays du G7 à ne pas disposer d’une stratégie en matière de robotique.

La révélation robotique

L’espoir existe. Selon un rapport de Statistique Canada daté de novembre 2020, les entreprises canadiennes qui emploient des robots ont également embauché davantage de travailleurs humains, contrairement à ce qu’on est porté à croire instinctivement. En fait, elles en ont embauché 15 % de plus !

Cela ne signifie pas pour autant que nous pouvons simplement nous détendre et ne rien faire. L’activité économique accrue que les robots procurent aux entreprises s’accompagne d’une évolution où « les travailleurs passent ainsi généralement moins de temps à effectuer des tâches manuelles routinières au profit de tâches cognitives non routinières. ».

L’éducation ainsi que la recherche et le développement — avec les nouveaux programmes qui formeront la prochaine génération de spécialistes des robots et les pôles de recherche collaborative — ont un rôle essentiel à jouer. On doit les combiner à une stratégie nationale en matière de robotique et à un système socio-économique qui soutient une main-d’œuvre en transition pour assurer la réussite, le bien-être et le bonheur des Canadiens, aux côtés de leurs amis robots.

Source : The Conversation

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