La résilience des personnes intervenant dans le secteur de l’immigration francophone – OIFC
Introduction
Dans l’ensemble du Canada, les professionnel·le·s de l’immigration francophone jouent un rôle central dans l’accueil et l’intégration des nouveaux arrivants. Pourtant, ils et elles évoluent dans un environnement marqué par l’incertitude : politiques changeantes, financement instable, surcharge de travail, manque de reconnaissance… Ces défis mettent leur résilience à rude épreuve. Un rapport publié par l’Observatoire en immigration francophone au Canada (OIFC, septembre 2025) s’est penché sur cette réalité, en donnant la parole aux intervenant·e·s de première ligne et aux gestionnaires du secteur.
Un climat d’incertitude omniprésent
L’enquête révèle que plus de 80 % des répondant·e·s disent avoir ressenti de l’incertitude « souvent » ou « très souvent » au cours des deux dernières années. Les causes principales :
- les changements fréquents dans les politiques d’immigration (71 %) ;
- l’instabilité du financement (62 %) ;
- la surcharge de travail (46 %) ;
- le manque de reconnaissance professionnelle (30 %) ;
- et l’isolement (21 %).
Une résilience mobilisée au quotidien
Malgré ce contexte difficile, la majorité des intervenant·e·s se considèrent résilient·e·s :
- 36 % se disent très résilient·e·s ;
- 50,6 % plutôt résilient·e·s, capables de trouver des solutions malgré les obstacles ;
- 10 % évaluent leur résilience comme « moyenne ».
Pour faire face, les stratégies privilégiées sont :
- s’appuyer sur les collègues et le travail en équipe (56 %) ;
- participer à des formations et événements professionnels (52 %) ;
- développer des stratégies personnelles de gestion du stress (48 %) ;
- mobiliser leur réseau professionnel (39 %).
À noter : près d’un·e répondant·e sur cinq (21 %) a déjà envisagé de quitter son emploi en raison de cette instabilité.
Des besoins clairs pour renforcer la résilience
Les professionnel·le·s interrogé·e·s expriment plusieurs attentes :
- davantage de formation continue ;
- plus de reconnaissance et de valorisation de leur rôle ;
- une stabilité financière et professionnelle accrue ;
- la création d’espaces d’échanges entre collègues et décideurs.
Pistes d’action
Le rapport propose des solutions à court, moyen et long terme :
- À court terme : instaurer des mécanismes de reconnaissance et de rétroaction, développer des programmes de mentorat et intégrer des ressources en santé mentale.
- À moyen et long terme : impliquer les intervenant·e·s dans l’élaboration des politiques, stabiliser le financement, créer des communautés de pratique nationales et renforcer la cohérence entre décisions politiques et réalités de terrain.
Conclusion
Le rapport de l’OIFC met en évidence une vérité incontournable : la résilience des intervenant·e·s en immigration francophone n’est pas acquise, elle doit être soutenue. Former, reconnaître et accompagner ces professionnel·le·s est essentiel pour assurer la vitalité des services d’accueil et, au-delà, la réussite de l’intégration des nouveaux arrivants dans nos communautés francophones.
Pour lire le rapport au complet, cliquez ici !
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