Les politiques d’intégration au marché du travail mal adaptées pour les minorités visibles

Qu’ils soient nés au Canada ou à l’étranger, les membres des minorités visibles sont désavantagés sur le marché du travail, selon un rapport du CIRANO rédigé par le professeur Brahim Boudarbat.
Au Canada comme au Québec, les membres des minorités visibles peinent à se tailler une place sur le marché de l’emploi, qu’ils soient nés ici ou à l’étranger. C’est pourquoi appartenir à une minorité visible constitue un déterminant encore plus important que d’être immigrant en ce qui a trait à l’intégration économique au pays.
Taux d’activité et chômage

À l’instar des immigrants, les membres des minorités visibles de 15 ans et plus au Québec affichent un taux d’activité plus élevé (68 %) que ceux qui ne sont pas issus d’une minorité (62 %). La situation est cependant différente pour les jeunes de 15 à 24 ans des minorités visibles: 57 % participent au marché du travail, comparativement à 68 % pour les autres du même groupe d’âge.
Au chapitre du chômage, les minorités visibles sont davantage représentées avec un taux de 11,1 % en 2021, soit 4,2 points de pourcentage de plus – ou 1,6 fois plus – que celui chez les personnes n’appartenant pas à une minorité.
«De façon assez surprenante, les personnes issues d’une minorité visible et qui sont nées au pays sont celles qui affichent le taux de chômage le plus élevé, soit 12 % au Québec et 15 % au Canada, suivies des minorités composées d’immigrants avec 10,8 % au Québec et 12 % au Canada», souligne Brahim Boudarbat.
Et bien que cet écart soit présent pour tous les groupes d’âge, les jeunes Québécois âgés de 15 à 25 ans issus d’une minorité visible et nés au Canada sont encore plus touchés par le chômage, avec un taux de 17,7 %, contre 10,4 % chez les autres jeunes Canadiens de naissance.
Salaire moindre et surqualification
En 2020 au Québec, les membres de minorités visibles gagnaient, en moyenne, 17 % de moins que les autres personnes sur le marché du travail. Cette différence entre les deux groupes pouvait atteindre 29 % chez ceux nés ici et 23 % chez les immigrants.
Et lorsque les personnes des minorités visibles possèdent un diplôme universitaire (baccalauréat ou plus), elles sont plus susceptibles que les autres de se retrouver en situation de surqualification professionnelle.
En effet, 20 % des diplômés universitaires membres d’une minorité occupaient un emploi qui exige au plus un diplôme d’études secondaires, contre 8,6 % chez les autres.
Plus encore, le fait d’être né et d’avoir fait ses études au Canada n’y change rien: appartenir à une minorité visible vous expose plus que les autres diplômés à un risque de surqualification 1,5 fois plus élevé.
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Pour lire le rapport Les minorités visibles nées au Canada: l’angle mort des politiques d’intégration au marché du travail, cliquez ici.
Source: UDEMNOUVELLES, LE 17 JUIN 2024, Martin Lasalle
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