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Recrutement et IA : préserver le jugement critique des professionnels

L’intelligence artificielle a fait sa marque partout, y compris au niveau des ressources humaines. Mais jusqu’à quel point peut-on déléguer à l’IA la tâche du recrutement?

Il est surprenant de constater que la gestion des ressources humaines, et plus spécifiquement le recrutement de personnel, est le secteur où l’intelligence artificielle (IA) est la plus exploitée en organisation. Il faut dire que les gains en efficience sont très importants lorsqu’on a recours à l’IA dans ce domaine. D’ailleurs, environ 80% des 2 000 plus grandes entreprises mondiales disaient vouloir utiliser l’IA dans leur processus RH d’ici la fin de 20241

Toutefois, parce que des dérives peuvent découler de l’utilisation de l’IA dans un secteur aussi sensible que le recrutement de ressources humaines, il est crucial de s’assurer que cette technologie soit supervisée par des professionnels formés en RH. Cela est particulièrement important dans un contexte professionnel où un cadre déontologique doit être respecté.

Moduler le soutien de l’IA

Pour mieux comprendre la dynamique d’interaction entre l’humain et l’IA dans la présélection des candidats au sein des processus de recrutement, une équipe du Tech3Lab de HEC Montréal a mené une étude auprès de 23 professionnels en ressources humaines. L’objectif : évaluer l’engagement cognitif de ces professionnels lors de l’utilisation de l’IA afin de déterminer dans quelle mesure ils demeurent attentifs et réfléchis. Leur tâche consistait à comparer des CV et à présélectionner des candidats pour un emploi fictif, soit sans utiliser l’IA, soit avec le soutien partiel ou complet de l’IA.

Le professeur titulaire au Département de technologies de l’information à HEC Montréal, Pierre-Majorique Léger, a mené cette étude avec la doctorante Marion Korosec-Serfaty. À la lumière des résultats obtenus, il remarque à quel point l’humain, dès qu’on lui apporte le concours de l’IA, a tendance à développer de la confiance envers cette technologie et à s’y appuyer fortement. «Très vite, le professionnel devient un spectateur passif et laisse pratiquement l’IA prendre la décision à sa place. C’est pourquoi il est important d’en tenir compte et de prévoir des mécanismes pour garder l’humain engagé dans le processus», précise-t-il.

Les résultats de cette étude sont en effet éloquents. «En l’absence de l’IA, les participants ont eu besoin de 30% plus de temps pour évaluer les CV. Dès que celle-ci entre en scène, ils ont certes gagné du temps, mais cela se fait au détriment de l’analyse approfondie des candidatures», souligne Marion Korosec-Serfaty. Autrement dit, même si le processus est plus efficace, parallèlement, c’est la réflexion qui en pâtit.

Pour lire l’article au complet, cliquez ici.

Source: gestion HEC Montréal, Emmanuelle Gril, Novembre 2024.

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