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Le racisme en entreprise, un tabou tenace!

MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. 

Q. – «Ça fait moins d’un an que j’ai immigré au Québec, et je n’ai malheureusement plus qu’une envie: partir d’ici. Là où je travaille, on dénigre continuellement les travailleurs de mon pays d’origine, on me fait sentir que mes idées ne comptent pas autant que celles des autres, on “oublie” même de m’inviter quand il y a un 5@7. Jamais je n’aurais imaginé qu’il y avait un tel racisme ambiant au Québec…» – Moncef

R. – Cher Moncef, permettez-moi de saluer le courage de votre prise de parole: il n’est pas évident de parler de racisme au Québec, nombre de Québécois étant convaincus qu’il n’y en a absolument pas et accusant ceux qui l’évoquent de faire du «Québec bashing» (sic). Même le premier ministre François Legault est en plein déni, lui qui n’a de cesse de répéter à ce sujet que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, alors qu’il gaffe lui-même sur le sujet de manière répétée. (Sa dernière bévue notable est survenue en 2022, quand, coincé de toutes parts, il a dû finir par se résoudre à présenter ses excuses à Carol Dubé, le conjoint de feu Joyce Echaquan, après avoir prétendu à tort que le problème de racisme envers les Autochtones était réglé à l’hôpital de Joliette.)

Disons-le donc de manière claire et nette: il y a bel et bien du racisme au Québec, et cela se vérifie notamment en entreprise. Pis, ce racisme est d’autant plus douloureux pour ceux qui en pâtissent qu’il est nié par la plupart des gens, notamment par les dirigeants d’entreprise et autres responsables des ressources humaines. J’en veux pour preuve, entre autres, une récente étude menée dans l’ensemble du Canada par le site web d’emplois Indeed. Regardons ça ensemble…

Pour commencer, le simple statut d’immigrant est un frein sur le marché de l’emploi:

– 22% des nouveaux arrivants (moins de 12 mois au Canada) disent que leur statut d’immigrant est un obstacle pour trouver un emploi.

– Ils sont 54% à dire la même chose pour ceux qui sont présents au Canada depuis 12 à 24 mois. Oui, vous avez bien lu: cela concerne 1 immigrant sur 2.

L’un de ces obstacles survient au moment de la présélection des CV en vue d’un entretien d’embauche. L’étude d’Indeed évoque notamment le fait que «les noms à consonance étrangère sont beaucoup moins susceptibles d’être présélectionnés que les autres». Un point que je peux valider moi-même: un jour, lors d’un des événements Tru Montréal, j’ai assisté à une discussion de groupe composé de responsables des RH qui avouaient toutes qu’elles écartaient d’emblée les CV des candidats dont elles n’arrivaient pas à prononcer le nom: «Si je n’y arrive pas, qu’est-ce que ce sera pour les membres de l’équipe où il atterrira? Ça nous évite un gros choc culturel…», a même expliqué l’une des participantes, le plus sérieusement du monde.

 

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Source: Les affaires, 16 janvier 2024 par Olivier Schmouker

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